10.6.08


Des arbres !

  • L'ONU en appelle à vos talents de jardinier

Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) avait lancé en 2006 l'opération "Un milliard d'arbres pour la planète". Un an plus tard, cet objectif avait largement été atteint. Les pays d'Afrique, particulièrement, se sont beaucoup impliqués dans cette campagne de reforestation ; l'Ethiopie aurait même planté près de 700 millions d'arbres.

Début 2008, le PNUE a donc instauré des objectifs encore plus ambitieux - et pourtant réalistes : 7 milliards d'arbres d'ici la fin 2009, soit 1 arbre par habitant sur Terre. Partout, les arbres sont un moyen de lutter contre le réchauffement climatique, de préserver la biodiversité. Dans les pays du Sud, ils retardent aussi l'avancée du désert.

Sur le site de la campagne, vous pourrez enregistrer les arbres que vous avez plantés, et ainsi contribuer à la réussite de cette opération. Tous s'engagent : particuliers, écoles, associations, entreprises.... votre brindille existe. Alors, aux arbres, citoyens !



  • Petite webographie pour aller plus loin :

Greenquizz: Une question par jour sur l'écologie, 200 bonnes réponses plantent un arbre. La déforestation est la deuxième cause d'émissions de GES dans le monde : c'est presque un geste d'hygiène.

Planète Urgence: l'association qui, entre autres, plante les arbres du Greenquizz. Elle propose aussi de partir en "congé solidaire"- si vous vous êtes lassés de la Côte d'Azur- . Je vous conseille surtout la calculatrice à Co2, en trente secondes vous pouvez calculer vos émissions de Co2, et cela calcule même le nombre d'arbres qu'il faudrait planter pour compenser vos émissions annuelles. Si le PNUE vous proposait le premier pas, voici déjà venir le deuxième.

Un bébé, Un arbre : l'opération menée par Guigoz depuis 1991. Si vous avez le bébé, il ne vous manque que l'arbre. Ca a le mérite d'être gratuit, et hautement symbolique.
Pour une symbolique encore plus forte, vous pouvez planter un sequoia dans votre jardin : il prend un mètre par an. Pour compter les années à la vue de la vigueur de la nature.

Tree Nation : Vous pouvez financer la plantation d'un arbre au Niger : vous participez à la fois à la lutte contre la désertification et contre la pauvreté ; une bonne idée de cadeau. Compter 10€ pour un "Acacia Senegal", et jusqu'à 75€ pour un baobab. Peut-être un peu cher, mais vraiment durable.

Si vous avez encore d'autres idées, d'autres infos, si vous connaissez d'autres initiatives sur le thème de l'arbre, n'hésitez pas à m'en faire part.

18.5.08

















Allez, j'exagère.


Je viens d'un endroit étrange. Un monde à part. Un univers parallèle qu'on appelle pudiquement la Prépa. Si vous en avez le courage, passez-y, mais soyez certains que vous n'en sortirez pas indemnes. C'est innommable. C'est inimaginable.

J'ai survécu. Hé, on a survécu !!

Je viens d'un monde où tout le monde prend le Savoir en intraveineuse au petit déjeuner. Vous reconnaîtrez ces gens-là, ils ont tous une ampoule au petit doigt, à force de l'user avec leur stylo plume sur des tables bancales. Ils ont toujours une dizaine de cartouches d'avance ; mais ils sont tellement accros que ça ne leur fera pas la semaine. Leur appartement est un lieu d'érudition, où chaque centimètre carré est jonché de fiches, polycopiés et livres en tout genre. Certains ont même accroché des formules de maths sur les murs des W.C.

Chaque jour ils désespèrent de voir leurs agendas se remplir si vite, de voir tant de DS, de khôlles, et de révisions en perspective. Leur avenir n'existe pas, ils se contentent de survivre jusqu'au weekend, où ils auront enfin du temps pour prendre de l'avance dans leur révisions, et être moins en stress la semaine prochaine. Promesse insensée.

Ils n'ont plus de raison de croire que cette vie prendra fin un jour.

Pourtant, il faut garder espoir: je sors moi-même des tables bancales des concours, après ces deux années d'exil. Ce mois-ci, j'ai fait 22 épreuves écrites, des dissertations, des exos de maths à la pelle. Café, concours, dodo. Et j'ai survécu. Gardez espoir.

Non, sans déconner, j'en garderai quand même un super souvenir. Bravo à tous les survivants !!! Et bon courage à ceux qui restent.... ;-)

14.5.08



Who is afraid of Google ?



mes favoris


  • Le coin : "J'ai pas la Télé et je m'en fous"
Arte+7 : Toutes les émissions d'Arte disponibles pendant 7 jours : en particulier, Karambolage, Métropolis, Tracks... Et les JT d'Arte sont une véritable fenêtre ouverte sur le monde ; ça nous change des faits divers. Mais mon petit coup de coeur, c'est Arte Reportage (le samedi à 19h). A chaque fois, je tombe sur le terrible, presque l'ineffable. J'ai vu notamment des reportages vraiment vertigineux sur la milice en Malaisie, la situation birmane, le déficit de femmes en Inde (il est courant que les femmes avortent quand elles attendent des filles, même à 8 mois de grossesse), ou encore la liberté d'expression en Chine....

Le Zapping de Canal : J'adore ce regard sur la télévision et sur nous-mêmes. Je trouve que c'est quasiment un contre-pouvoir, comme les Guignols.
Envie d'un peu de détente ? Je connais un endroit où on trouve tous les épisodes de South Park en streaming...


  • Le coin de verdure : quelques sites durables
Agir 21 : pour calculer votre empreinte écologique. Notez que ce petit calcul risque de vous faire vraiment mal aux fesses : Si tout le monde vivait comme moi, on aurait besoin de trois planètes. Presque sept pour un Américain. Aïe.

Hooseek: ce n'est rien de moins qu'un "supermoteur solidaire". En gros, c'est un moteur de recherche qui vous donne les résultats que votre moteur ordinaire ; la différence, c'est que les ressources générées par les résultats de votre recherche sont reversées aux associations que vous voudrez soutenir. Et le graphisme est très apaisant, ça fait une bonne page d'accueil. Vous en avez pas marre de lire "Google" à chaque fois que vous venez sur internet ? Déjà qu'on est soumis à près de 3000 publicités par jour...

Free Rice : Chaque bonne réponse donne 20 grains de riz, et on peut jouer autant qu'on veut. C'est vraiment rien du tout. Sauf que c'est pas un rien, mais un presque rien : et presque rien, c'est déjà strictement positif. Et ça permet d'apprendre du vocabulaire en anglais (hé, les prépas!).
Aux dernières nouvelles, neuf cent millions de personnes connaissent encore la faim. En 2008. Je sais pas si vous avez déjà vu 900 000 000 de quelque chose, mais ça fait vraiment beaucoup. Il serait peut-être temps de se bouger. Surtout quand on sait qu'un Européen jette en moyenne un quart de la nourriture qu'il achète.

Ecolo info : si l'écologie vous intéresse tant que ça, rien de tel qu'une bonne petite toolbar pour avoir une synthèse du DD en ligne. Au programme : toute l'actualité green, les sites des principales associations et encore toute une kyrielle de sites.

12.5.08

projet de tunnel routier par Hundertwasser

"La plupart de nos maux sont notre propre ouvrage, et nous les aurions presque tous évités en conservant la manière de vivre simple, uniforme et solitaire qui nous était prescrite par la nature."
Rousseau, Discours sur l'inégalité (1750).



Exploration inversée:
La France vue par les papous


Voilà un reportage qui m'a vraiment marquée. Un journaliste se trouvait être l'ami d'une tribu de papous, et ceux-ci lui lui ont fait un jour remarquer que ce sont toujours les Blancs qui voyagent, et qu'ils aimeraient bien, eux aussi, visiter le monde. Alors deux d'entre eux se sont parés de leurs plus belles plumes, et sont partis découvrir cette drôle de peuplade qu'on appelle les Français. Mais pas seulement, puisqu'à travers les Français, c'est toute la civilisation occidentale qu'ils ont découverte, et qu'ils n'ont pas manqué de commenter avec une immense pertinence. Vous pouvez vous rendre sur le site du reportage, ou essayer de la visionner par ici.

1.5.08

internet, l'histoire et nous

On estime que la Terre a porté au total près de 80 milliards d'homo sapiens depuis son apparition, il y a 600 000 ans. Or, lesdits homo sapiens se sont très bien passés d'ordinateurs et de portables. Cette ère est révolue : depuis seulement dix ans, l'humanité est devenue accro, tout comme elle l'avait été pour l'écriture ou le chemin de fer. Autrement dit, nous sommes les pionniers d'une longue lignée d'homo sapiens drogués à l'information instantanée et aux communications illimitées.


regarder la Toile dans les yeux
Le plus fort dans tout ça, c'est qu'Internet, en particulier, c'est rien. Enfin, c'est un immense espace de Rien de l'ordre de l'infini. La page web est la première ressource qui soit réellement inépuisable. Et quand nous nous plongeons dans cette vie virtuelle (qui fait pourtant partie de notre réalité), c'est comme si l'on atteignait la plus haute marche de la rationalité : alors que le corps est inerte, l'esprit voyage à la vitesse de la lumière, ou plutôt de l'électricité : il peut avoir accès à l'ensemble de la connaissance qu'a accumulé l'humanité. Tel est le nouveau meilleur des mondes possibles.

30.4.08


Et si on faisait la Vélorution ?

" Pourquoi déplacer 1300 kg pour transporter 70 kg (homme) ou 55 kg (dame) ? Pourquoi prendre un engin conçu pour 5 personnes rempli à 1,2 personnes ? Pourquoi ne voit-on pas d'embouteillages dans les pubs auto ? Pourquoi des pare-buffles quand l'animal le plus dangereux à Paris est le conducteur lui-même ? "

Le collectif Vélorution propose qu'on passe au vélo. Pour de bon. Il esquisse un autre mode de vie. Alors il milite pour les droits du cycliste : la ville ne s'est pas encore vraiment offerte à lui : trop de dangers, pas assez de bonne volonté. Alors ce qu'ils nous propose, dans la plupart des grandes villes de France, c'est de faire la vélorution. Entendez par là, une manifestive de cyclistes formant une masse critique .

A Lyon : RDV le quatrième samedi de chaque mois, à 15h devant l'Opéra.
A Paris : le premier samedi de chaque mois à 14h, place du Châtelet.

Disponible également (en libre service) à Angers, Avignon, Bordeaux, Brest, Caen, Chambéry, Cherbourg, Grenoble, Lille, Limoges, Montpellier, Nancy, Nantes, Rennes, Rouen, Saint Etienne, Strasbourg, Toulouse, Tours et Vannes. Voyez par ici.

20.4.08


La plus rebelle des radios

Autrefois, j'étais désespérée. Rien à faire, j'avais beau zapper sur toutes les fréquences FM, il s'agissait toujours de la même musique. Je croyais vraiment que la soap music avait enfin réussi son plan diabolique pour dominer le monde. Et puis je suis arrivée à Lyon, et j'ai découvert Radio Canut, et ce n'était pas un dysfonctionnement de mon poste de radio.

Radio Canut a été créée à l'époque où l'Etat avait le monopole sur les ondes ; ce fut donc une radio clandestine de 1978 à 1981, qui s'occupait de relayer les messages des mouvements contestataires, à une époque où les médias étaient encore fermement encadrés par l'Etat. Aujourd'hui, c'est une radio associative qui, depuis ses locaux au bas des pentes, continue de proposer une alternative aux schémas de pensée habituels. Et tous les courants de musique y sont à l'honneur, en particulier les artistes peu connus.

L'avantage de Radio Canut, c'est qu'on peut tout y entendre. Mais l'inconvénient, c'est qu'on peut tout y entendre. Si vous voulez voir ça, faites le test en l'écoutant en ligne : vous pouvez tomber sur du hardcore mexicain comme sur de la musique traditionnelle croate...

13.4.08




quel

personnage

ETES-VOUS

en ce moment ?













Egon Schiele,
femme assise à la jambe repliée (1917)

6.4.08

Saint-Exupéry, extrait du chapitre V du Petit Prince

Sur la planète du petit prince, il y avait comme sur toutes les planètes, de bonnes herbes et de mauvaises herbes. Par conséquent de bonnes graines de bonnes herbes et de mauvaises graines de mauvaises herbes. Mais les graines sont invisibles. Elles dorment dans le secret de la terre jusqu'à ce qu'il prenne fantaisie à l'une d'elles de se réveiller. Alors elle s'étire, et pousse d'abord timidement vers le soleil une ravissante petite brindille inoffensive. S'il s'agît d'une brindille de radis ou de rosier, on peut la laisser pousser comme elle veut. Mais s'il s'agit d'une mauvaise plante, il faut arracher la plante aussitôt, dès qu'on a su la reconnaître. Or il y avait des graines terribles sur la planète du petit prince... c'étaient les graines de baobabs. Le sol de la planète en était infesté. Or un baobab, si l'on s'y prend trop tard, on ne peut jamais plus s'en débarrasser. Il encombre toute la planète. Il la perfore de ses racines. Et si la planète est trop petite, et si les baobabs sont trop nombreux, ils la font éclater.

"C'est une question de discipline, me disait plus tard le petit prince. Quand on a terminé sa toilette du matin, il faut faire soigneusement la toilette de la planète. Il faut s'astreindre régulièrement à arracher les baobabs dès qu'on les distingue d'avec les rosiers auxquels ils ressemblent beaucoup quand ils sont très jeunes. C'est un travail très ennuyeux, mais très facile."

Et un jour il me conseilla de m'appliquer à réussir un beau dessin, pour bien faire entrer ça dans la tête des enfants de chez moi. "S'ils voyagent un jour, me disait-il, ça pourra leur servir. Il est quelquefois sans inconvénient de remettre à plus tard son travail. Mais, s'il s'agit des baobabs, c'est toujours une catastrophe. J'ai connu une planète, habitée par un paresseux. Il avait négligé trois arbustes..."

Et, sur les indications du petit prince, j'ai dessiné cette planète-là. Je n'aime guère prendre le ton d'un moraliste. Mais le danger des baobabs est si peu connu, et les risques courus par celui qui s'égarerait dans un astéroïde sont si considérables, que, pour une fois, je fais exception à ma réserve. Je dis:

"Enfants! Faites attention aux baobabs !"

12.2.08

LE SAVIEZ-VOUS ?
L'intégrale de moins l'infini à plus l'infini de un sur sigma racine de deux pi fois exponentielle de moins un demi facteur de t moins m sur sigma au carré dété converge et vaut un.


J'exige le génocide de tous les mathématiciens.

5.1.08

1.11.07



















Jean-Michel Basquiat (Untitled ?)

Dans ce monde-là, j'ai vu...

J'ai vu des vigiles m'affirmer, dans un centre commercial, que je n'avais pas le droit de rentrer dans leur magasin avec un ticket de caisse sur moi. J'ai vu trois flics et deux militaires m'infliger un PV pour "violation de l'interdiction de fumer dans un lieu accueillant du public", à l'air libre, et où il n'y avait absolument personne. J'ai vu d'autres flics se grillant tranquillement une clope sur un quai de métro.
J'ai vu des portes de lycée fermées à 8 heures tapantes et réouvrant à 8h20, permettant aux élèves qui seraient arrivés juste après la sonnerie d'accuser un retard de vingt minutes. J'ai vu des pions interdire aux collégiens de sortir par la porte la plus proche, les obligeant à remonter et redescendre deux étages, cartable sur le dos. J'ai vu un vigile dans une gare faisant toute une crise de nerfs au monsieur qui avait déposé sa valise au début de la queue pour la récupérer tout à la fin, comme il repassait juste devant. "Il faut qu'elle fasse le tour, aussi?" Eh oui. J'ai vu des flics mettre à l'amende deux amis qui sirotaient tranquillement UNE bière dans un parc offrant la plus belle vue de Lyon. J'ai vu des milliers de vitrines éclairées à trois heures du matin, alors que le consommateur moyen a baissé le chauffage d'un cran pour économiser sa planète.
J'ai vu en Allemagne des centaines d'affiches où l'on pouvait lire: "défense d'afficher".
Et aussi j'ai vu, dans toutes ces situations et bien d'autres encore, des gens qui haussaient les épaules et disaient "que voulez-vous? c'est comme ça!"

30.10.07








J'aurais bien voulu, dans ce recoin d'une toile, vous inventer un monde. Vous proposer un cocon où la vie s'évade dans tous les sens, où l'on peut sauter par dessus son ombre et s'étendre vers plus l'infini. Une interstice de rêve où cette crépusculaire envie de contemplation ne se verrait jamais frustrée par les lignes droites et closes de la convention, où l'on ressentirait le merveilleux de cette affirmation : "Je".
Mais ce don du créateur, les doigts mêlés à la glaise des idées, ne saurait jamais être accessible à une si mini encéphale ; l'absurde n'est pas prêt de sortir de cette scène. Et je n'ai bien qu'une feuille de chou à vous faire partager.

28.10.07


- Friendensreich Hundertwasser -
Tyrannie de l'architecture - la voie vers le socialisme (1982)

19.10.07


Encéphales, lassés d'attendre Godot.
Filent à travers les rues, disent salut ça va.
Caractéristiques:
Se définissent en chiffres.
Se demandent rarement s'ils existent.
Se savent condamnés à être coincés au centre d'eux-mêmes.
N'aiment pas :
les crottes de chien sur le trottoir, le bruit du voisin du dessus, les américains, les films en noir et blanc, les chinois, les économistes, les intellos, les soucis, les arabes, les pédés, les femmes, l'humanité et eux -même.
Aiment:
leur chien qui fait des crottes sur le trottoir, la contradiction, l'aventure, rester à la maison, le bruit de l'argent à la fin du mois, jouir, rire, la bière, sauter de joie, avoir raison, aimer, frissonner, la musique, savoir, faire l'amour, profiter, paraître et vivre .

Foutus encéphales, pressurisés, pasteurisés, emballés sous vide et sous sentiments, moi je vous aime tant...

17.10.07


















Egon Schiele - Quatre arbres, 1917


Présent du beau, ces quatre malheureux arbres aux encolures roses vertes de mélancolie.

Pour une fois, les caquets rabattent leur couvercle pesant comme un ciel.
Une seule fois,
la contemplation pour seule action,
la négation pour seule existence.
La foi prochaine, inéluctable pour seul désir.

10.10.07

FF

Ma coloc' et son p'tit chat magique.
De ses doigts d'atome crochus, elle m'attire sans vergogne vers ce lit d'azur. Le chat rêve d'un monde félin, le malin se marre. Quand je leur tourne le dos, il vient se blottir tout contre elle, bien au chaud entre deux côtes. Et la nuit, je les rejoins dans la Toile.

Cher enchanteur désenchanté,
magique merlin,
que doux le monde que je te pique!

9.10.07

Sait-on toujours ce que l'on fait? L'inconscient agit-il sur nous? Acheter, est-ce agir? Agir d'un commun accord ; "C'est évident"! Qu'est-ce que la mondialisation? Est-on responsable de ce qu'on ignore? Y'a-t-il un renouveau du protectionnisme? Faut-il craindre la mondialisation des entreprises? Comment le consommateur fait-il ses choix? L'efficacité prouve-t-elle la valeur d'une action? Le développement peut-il être durable?* Et les appariements sélectifs?

Sérieusement, qui se pose ce genre de questions ?

* accessoirement, moi : sujets traités en DS ou en colle

25.9.07

Et pourtant, elle tourne! en bourrique...
Notre joli monde a réussi, avec force méthode et acharnement, à éradiquer ou phagocyter tout ce qui faisait la poésie humaine. Phagocyter, car la somme des actions des homo sapiens est parvenue à intégrer dans des rapports marchands tout ce qui pouvait donner du sens à nos vies. La quête de spiritualité se paie souvent assez cher aujourd'hui, et on pourrait calculer l'optimum du consommateur à partir de sa préférence entre un cours de yoga et un kilo de pain.
Le résultat? Nous sommes prétendument des homo sapiens, avec cette connotation de sapiens qui évolue entre "raison" et "sagesse". La sagesse, n'en parlons pas, il semble qu'on ait totalement oublié de la prendre en compte depuis la Grèce Antique (philosophe, en grec: "celui qui aime la sagesse".) Quand à la raison, elle s'est commuée en une fade rationalité qui n'a pas grand chose à offrir de plus que la stricte efficacité (comment payer ses factures, arriver à l'heure au travail, utiliser efficacement ses RTT), aux dépens de la poésie.
L'efficacité quantitative a porté un tel coup au bien-être (notion qui se doit de demeurer vague pour ne pas tomber dans le dogmatisme), que l'individu (in-divisible) n'est pris en compte que comme consommateur ou travailleur, et dans cette nouvelle définition, partielle, tout sens s'est évanoui. Il semblerait que la quête de spiritualité ne puisse plus obtenir de résultat authentique dans le monde, si ce n'est dans l'amour (au sens large: fait de souhaiter, de manière absolue, le bonheur d'une personne) ou en soi-même. Regarder dans sa tête en cherchant à allier désirs et besoins, il me semble qu'on tient là le début primitif d'un monde sensé où le progrès n'est pas absolument nécessaire, car on ne peut plus nier qu'il peut mener droit dans le mur.
Il y a là un si vaste débat, tant de problèmes qui se confrontent, que mon petit encéphale comme le vôtre se voient K.O. devant cette complexité impossible à synthétiser. A ce propos, il convient de rendre hommage à Edgar Morin, homme de sagesse à qui je dois quelques-unes des pistes de réflexion que je viens de vous jeter si violemment à la figure.

10.8.07

















En plein coeur de Vienne (Autriche), on tombe sur la Hundertwasser-Haus (après l'avoir quand même cherchée pendant un moment). Bienvenue au palais de la couleur et de l'ordre détruit, exit la ligne droite et la grise banalité. Cette oeuvre d'art-HLM s'impose par la gaieté de ses facades, par la verdure qui semble nous cacher de fameux petits recoins, à chaque étage. Déjà, devant le bâtiment, le sol se fait ondulé, les mosaïques sont déjà de mise. On l'admire de loin, en se disant que quand même, pour un HLM, ça en jette..
- Tu penses qu'on peut rentrer?
Non, on n'y croyait pas ni l'un ni l'autre ; devant l'entrée, un charmant panneau prévenait les gentils touristes que c'était pas la peine de vouloir rentrer, qu'il s'agissait d'un immeuble, pas d'un musée, non mais ! Il fallait bien y croire un peu pour pousser la porte... qui était mal fermée! On grimpe l'escalier en passant devant une colonne de "perles" (typiquement Hundertwasser), les murs sont couverts de mosaïques. Et effectivement, à chaque étage on découvre un nouveau monde, des petits coins, espaces communs, les dessins d'enfants sur les murs, la verdure qui s'étire alentour, sur les façades, sur les petits jardins. La production de masse, Hundertwasser ne la connaît pas. Pas deux poignées de porte identiques, une architecture complexe, jamais droite, un sol qui ondule... Ce bâtiment a également la vocation d'être écologique (les plantes filtrent une partie des eaux usées... et l'air vicié bien sûr).
Les concepteurs de nos HLM feraient bien de s'inspirer de ce petit coin de paradis ... Nos murs qui s'élèvent sévèrement n'ont-ils pas droit à une véritable identité? Pourquoi persiste-t-on à vivre dans un monde grisâtre et "opiniâtrement clos" ? Quel est le triste con qui m'a pondu _ça_ ?