25.9.07

Et pourtant, elle tourne! en bourrique...
Notre joli monde a réussi, avec force méthode et acharnement, à éradiquer ou phagocyter tout ce qui faisait la poésie humaine. Phagocyter, car la somme des actions des homo sapiens est parvenue à intégrer dans des rapports marchands tout ce qui pouvait donner du sens à nos vies. La quête de spiritualité se paie souvent assez cher aujourd'hui, et on pourrait calculer l'optimum du consommateur à partir de sa préférence entre un cours de yoga et un kilo de pain.
Le résultat? Nous sommes prétendument des homo sapiens, avec cette connotation de sapiens qui évolue entre "raison" et "sagesse". La sagesse, n'en parlons pas, il semble qu'on ait totalement oublié de la prendre en compte depuis la Grèce Antique (philosophe, en grec: "celui qui aime la sagesse".) Quand à la raison, elle s'est commuée en une fade rationalité qui n'a pas grand chose à offrir de plus que la stricte efficacité (comment payer ses factures, arriver à l'heure au travail, utiliser efficacement ses RTT), aux dépens de la poésie.
L'efficacité quantitative a porté un tel coup au bien-être (notion qui se doit de demeurer vague pour ne pas tomber dans le dogmatisme), que l'individu (in-divisible) n'est pris en compte que comme consommateur ou travailleur, et dans cette nouvelle définition, partielle, tout sens s'est évanoui. Il semblerait que la quête de spiritualité ne puisse plus obtenir de résultat authentique dans le monde, si ce n'est dans l'amour (au sens large: fait de souhaiter, de manière absolue, le bonheur d'une personne) ou en soi-même. Regarder dans sa tête en cherchant à allier désirs et besoins, il me semble qu'on tient là le début primitif d'un monde sensé où le progrès n'est pas absolument nécessaire, car on ne peut plus nier qu'il peut mener droit dans le mur.
Il y a là un si vaste débat, tant de problèmes qui se confrontent, que mon petit encéphale comme le vôtre se voient K.O. devant cette complexité impossible à synthétiser. A ce propos, il convient de rendre hommage à Edgar Morin, homme de sagesse à qui je dois quelques-unes des pistes de réflexion que je viens de vous jeter si violemment à la figure.

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